GONNEVILLE-LA-MALLET. Les rendez-vous avec l’association « Jour de lecture » sont de plus en plus prisés.
Samedi au Belami, une quarantaine de personnes était au rendez-vous de l’association « Jour de lecture ». Yvan Duruz avait choisi de lire le discours prononcé le 7 décembre à Stockholm par le lauréat du prix Nobel, Patrick Modiano. Un texte fort dans lequel l’écrivain explique qu’un romancier est plus doué pour l’écrit que pour l’oral, où il évoque ses difficultés d’élocution, d’où sans doute ce désir d’écrire. Il souligne qu’un romancier ne peut jamais être son lecteur, qu’il est aveugle vis à vis de ses propres livres et que les lecteurs en savent plus long que lui sur ce qu’il écrit. Il revient sur le travail d’un écrivain, chaque nouveau livre au moment de l’écrire efface le précédent « Vous ne pouvez pas faire marche arrière ». Le romancier est une sorte de voyant et même de visionnaire. Il explique qu’être né en 1945, l’a rendu plus sensible aux thèmes de la mémoire et de l’oubli (Paris et l’occupation allemande, deux thèmes importants dans toute son oeuvre). « Mais c’est sans doute la vocation du romancier, devant cette grande page blanche de l’oubli, de faire resurgir quelques mots à moitié effacés, comme ces icebergs perdus qui dérivent à la surface de l’océan ». Un beau moment de littérature qu’Yvan Duruz a partagé avec un auditoire attentif.