SAINT-JOUIN-BRUNEVAL. Le comédien Pierre Martot exalte l’écrivain, le philosophe Albert Camus.
Après avoir joué dans de nombreux films et téléfilms, le comédien Pierre Martot se consacre au théâtre et à des lectures de grands textes de littérature. Mercredi, à la médiathèque, c’est à Albert Camus qu’il a rendu hommage, à l’écrivain, au philosophe à travers des extraits du mythe de Sisyphe, de l’homme révolté mais aussi du premier homme dans lequel l’auteur évoque avec tendresse, émotion ses souvenirs d’enfance, son instituteur à qui il vouera une reconnaissance éternelle et auquel il adressera une courte lettre après avoir été distingué du prix Nobel de littérature. Des lectures entrecoupées par la complainte du saxo de Jean-Marc Bouchez, interprétant Charlie Parker, Dexter Gordon, Coltrane… et n’a fait que renforcer l’intensité de ces lectures. Au cours de cette rencontre, le comédien a évoqué également le discours d’Albert Camus lors de la réception du prix Nobel décerné en 1957 pour l’ensemble de son oeuvre. L’auteur exprimait sa gratitude, son désarroi de recevoir cet honneur à l’heure où d’autres écrivains, parmi les plus grands, étaient réduits au silence, il parlait de la noblesse du métier d’écrivain, un art sans lequel il ne pouvait vivre, mais qu’il ne plaçait pas au dessus de tout, un métier qui devait s’ancrer dans deux engagements : le refus de mentir sur ce que l’on sait et la résistance à l’oppression, soulignant que le rôle de l’écrivain ne pouvait se mettre au service de ceux qui font l’histoire mais au service de ceux qui la subissent. Une soirée enrichissante que l’on aurait bien prolonger.
Le Côte d’Albâtre
