LITTERATURE. « Eaux troubles » le thriller de Laure Reine Avenel nous tient en haleine jusqu’à la dernière page.
Difficile de lâcher la lecture quand on se plonge dans le dernier romain de Laure-Reine Avenel « Eaux troubles » paru en 2022. Une thriller psychologique intense, l’histoire d’une rencontre dans un centre éducatif pour adolescentes difficiles, celle de Mallorie et de Garance. Un thriller qui va bien au-delà d’une simple enfance difficile, d’une rencontre entre deux adolescentes. Deux êtres en souffrance profonde, qui vont devenir inséparables et dont on ressent toute la fragilité.
L’une est grande, semble forte, l’autre toute menue, fragile. Et pourtant la plus vulnérable n’est pas celle que l’on imagine, bien au contraire. L’auteure nous emmène dans une histoire qui nous surprend au fil des pages. Un thriller psychologique qui ne laisse pas indifférent, appelle à questionnement. Que sont-elles vraiment ? On le découvre au fur et à mesure, et pourtant on est loin d’imaginer la fin. Laure-Reine Avenel maintient le suspense, on imagine, mais la réalité est tout autre et on est loin, très loin du dénouement. La folie de l’une et l’amour indéfectible de l’autre, au point de tout accepter pour la sauver en quelque sorte d’elle-même, de sa folie, de l’internement nous émeut profondément. L’auteur manie la plume avec fluidité, elle nous embarque dans son univers du début à la fin. Un livre à dévorer.
Native du Havre, Laure-Reine est attirée très jeune par l’écriture. Elle a toujours aimé se raconter des histoires et adolescente, griffonne une nouvelle par ci, un poème par là. Elle a commencé à vouloir écrire vraiment en 2004, et en 2007 elle signe son premier roman « Les yeux d’Alice » suivront « La hurlante » en 2008, « mon amour » en 2009. Devenue auteure indépendante, elle publie de nombreux romans, la complainte de Varous qui sera sélectionné par France Bleu Normandie lors du salon du polar en 2015… Ces premiers romans sont teintés de fantastique, un univers qu’elle aime particulièrement. Avec La préférée, en 2019, elle change de registre, alliant la psychologie et les sentiments humains. Avec le bal des ogresses, écrit en plein confinement, elle aborde le monde de la littérature et l’ambition avec en fond une étrange histoire de meurtre et de passion. Le passé et le présent se confondent avec frissons. « Je tiens à souligner que j’ai pris beaucoup de plaisir à évoquer l’époque de ma jeunesse en 1973, l’époque très libre que j’ai revécu à travers mon écriture à un moment où notre liberté s’est trouvée entravée en 2020,2021. Et puis Eaux troubles où l’histoire s’est mise en place un matin en voiture (quartier de la gare) alors que j’allais travailler. Les deux filles sont apparues telles que je les ai décrites dans mon roman. Je voulais une histoire d’amour tragique et parler de la folie. Peut-être inspirée par mon quotidien » Laure-Reine Avenel est auxiliaire de vie depuis 27 ans et s’occupe de personnes fragiles.
Des projets
Un prochain roman est en cours d’écriture « le domaine sans retour » dans lequel elle renoue avec le roman fantastique. Elle caresse un projet plus intime au sujet de son arrière grand-père musicien qui malheureusement, après un mariage avec une jeune fille de la bourgeoisie, va sombrer dans la dépression et finira ses jours à l’hospice. Sur fond un peu fantastique, bien sûr, confie- t-elle. Il ne reste plus qu’à patienter.
Le Côte d’Albâtre