CRIQUETOT-L’ESNEVAL. Les enfants de la catéchèse se sont mobilisés pour venir en aide aux enfants de Madagascar.
Le carême est un moment fort pour la communauté chrétienne. Comme depuis plusieurs années, les 39 enfants du catéchisme, toutes années confondues, de 7 à 12 ans, se sont mobilisés pour mener une opération « Solidaire Carême ». Lors de séance de catéchisme, les enfants avaient effectué un travail de recherche sur les continents, Asie, Amérique du Sud et l’Afrique avec l’aide de leurs parents. Ils avaient parlé de la fête de Noël dans les autres pays. Ils ont fait une veillée de Noël pour choisir le pays.
Le choix s’est porté sur l’Afrique et plus particulièrement sur Madagascar ayant constaté que c’était le pays le plus pauvre. Frappés par la pauvreté des enfants, ils ont décidé de faire des recherches pour voir comment aider ces enfants. C’est ainsi qu’ils ont découvert l’association « Eau de Coco ». D’où l’idée pour le carême de travailler pour Madagascar.
Des enfants solidaires
Encadrés par l’équipe de catéchistes, et plus particulièrement par Valérie Lenormand qui a tout organisé, lors d’une matinée de catéchisme, juste avant les vacances de février, ils ont fabriqué des petits objets, croix, bougeoirs et bougies, icônes, cartes décorées, pots à prière, pots pour faire des cookies avec les ingrédients où il ne restait plus qu’à rajouter le beurre et l’œuf. Tous ces objets ont été vendus à la fin de la messe des familles du 5 mars dernier. Ce qui leur a permis de récolter 560 euros. Mercredi, le père Didier Roquigny, les enfants, étaient heureux d’accueillir Stéphane Hamouis, coordinateur de l’association, l’un des co-fondateurs. Avant de lui remettre le chèque, le père Roquigny lui a expliqué que les enfants avaient fait un travail d’investigation, et constaté à l’issue que le pays le moins bien loti était Madagascar.
L’éducation comme moteur de développement
Stéphane Hamouis leur a parlé longuement de l’association, de l’exploitation des enfants dans les mines de pierres précieuses… Il leur a expliqué le choix du nom Eau de Coco. Parce qu’au Cambodge, une personne avait dit : donne de l’eau de coco à quelqu’un qui a faim, c’est nourrissant. Soulignant combien eux avaient de la chance d’aller à l’école, il leur expliqué qu’à Madagascar, certains profitaient de leur illettrisme pour leur faire signer un papier qui en fait les dépossède de leur terre. Pour lutter contre le travail des enfants, l’association a décidé de créer une école où les enfants auraient aussi un repas. L’école des Saphirs accueillent 65 élèves par classe, parfois 120. Cette année, 750 élèves et il a fallu en refuser 500. En 2011, l’école s’agrandit d’un internat pour les filles et l’ouverture du collège en 2017. Suite à la projection d’une vidéo, l’intervenant demande aux enfants ce qui les a interpellés. Les uns ont remarqué que les enfants avaient des crayons ou des craies. Tout simplement, les enfants n’ont que quatre cahiers et bien souvent, ils n’en gardent qu’ un, donnant les autres pour la famille. Il faut donc tout gommer quand le cahier est plein ! Cela parait incroyable aux enfants. Il souligne qu’un don d’ un euro équivaut à quatre repas. Le compte est vite fait, les 560 euros remis aujourd’hui, vont assurer 2 240 repas. C’est énorme, il leur adresse un grand merci. Il évoque le taux de réussite scolaire, de 100% chaque année à l’examen du CEPE (examen en fin de cycle primaire) mais aussi au niveau du BEPC. Avec le chèque, les enfants ont joint des dessins. Stéphane s’engage à les donner à l’école. « Ces courriers vont être une fête quand ils vont les recevoir ». Le père Roquigny remercie Stéphane Hamouis pour son intervention et lui demande comment continuer le lien, savoir s’il est possible de continuer à faire quelque chose. « La bonne intention serait d’établir une petite correspondance. Pour les enfants ce serait important de savoir que même loin, on pense à eux. Le mieux serait d’échanger sur les points communs ». Une intervention qui aura certainement permis aux enfants de comprendre la chance qu’ils avaient d’aller à l’école, d’avoir du matériel… Un bel élan de générosité à saluer.
Le Côte d’Albâtre