LE TILLEUL. La plume tout juste reposée, notre ami le poète, Daniel Cuvilliez nous offre son poème.

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A peine achevé, notre ami Daniel Cuvilliez nous offre en primeur ce poème, terminé samedi 9 juillet. Une poésie née de deux photos prises au cours de ses traditionnelles balades à pied. L’une a été prise depuis la « Sente au Lépreux » et l’autre à la plage.

Une nature que le poète observe si bien, qui le touche… Une ode à notre belle campagne, un moment de douceur à savourer, à s’imprégner. La photographie de ses émotions. Merci Daniel.

« Ma campagne normande »

Ma campagne normande économe d’étés
Qui brode le printemps aux rousseurs de l’automne,
Que l’hiver déconcerte et que la neige étonne
Et qu’un coin de ciel bleu suffit à exalter ;

Ma campagne normande où les coquelicots
Font des larmes de sang au blé que l’on moissonne,
Où dans l’azur cruel qu’un nuage abandonne
Les clochers se répondent d’échos en échos ;

Ma campagne normande avec pour horizon
La Manche ténébreuse aux reflets d’émeraude
Où l’albâtre rouillé que le galet taraude
Se jette sur le flux au hasard des saisons.

Ma campagne normande as-tu donc oublié
Ce gamin que charmait le chant des alouettes
Et qui, patiemment, avec les pâquerettes
Tissait des bracelets à l’ombre d’un pommier ?

Ma campagne normande aux paysans taiseux,
Aux marins résignés à leur dernier naufrage,
Ma campagne normande, accepte cette page
Où j’écris mon bonheur d’avoir grandi chez eux.

© Daniel Cuvilliez, poète

Le Côte d’Albâtre