LE TILLEUL. Daniel Cuvilliez décline ses émotions, ses amitiés, le temps qui passe… dans son dernier recueil de poésies « L’au revoir ».
Le dernier recueil de poésie de Daniel Cuvilliez vient de paraître. Ce 5e recueil vient juste après « Dire enfin le secret », recueil qui avait obtenu, à l’unanimité du jury, le prix Pierre Corneille en 2018 attribué par la Société des Ecrivains normands. Ne pensez pas que le poète nous adresse ses adieux en intitulant son recueil « L’au revoir ». Il n’en est rien. « L’au revoir n’est pas un recueil d’adieu, c’est un recueil d’espoir » précise t-il.
Daniel y décline ses thèmes de prédilection, l’enfance et l’adolescence, Nadette son épouse, ses parents, la famille, ses amitiés posthumes et vivantes et bien entendu son cher Fécamp notamment en évoquant la pêche à travers son père qui naviguait. On y retrouve également les poèmes qui avaient été retenus par la Maison de la poésie lors de l’édition d’une anthologie des poètes contemporains. « Souvent mes poèmes naissent de photos qui m’ont touché. Mes poèmes sont des photographies de mes émotions. C’est souvent une photo, un tableau qui me donnent le déclic ». Le poète ne manque pas d’inspiration et malheureusement l’actualité sanglante liée au terrorisme, à l’urgence sanitaire incite Daniel à prendre la plume et l’on ressent sa tristesse, ses émotions lorsqu’on lit le poème dédié à Arnaud Beltrame ou celui à Samuel Paty, « Le feu et l’oubli » dédié à ses anciens élèves, « Je hais »… « Quand on a été un enfant qui n’a connu que la paix, la liberté d’expression, on perd ses illusions. C’était la liberté à son paroxysme, on pensait qu’on était arrivé au sommet, qu’on ne pouvait aller plus loin dans la liberté (Mai 68, les caricatures, la liberté sexuelle…). Quelle utopie ! Le fanatisme religieux est revenu ».
Des poésies à lire et relire
Dans la première partie de son ouvrage, Daniel Cuvilliez insiste sur le temps qui passe mais sans aucune amertume. A travers sa poésie, Il partage ses émotions, sa tristesse parfois, ses interrogations. Et en cette période morose, difficile, on se plonge avec délice dans la lecture, on s’imprègne de sa poésie, on revient sur un poème qui nous a particulièrement touché. Une belle plume faite de sensibilité. Comme d’habitude, c’est son ami poète, Christian Laballery à qui il a dédié son poème « Manque d’inspiration » qui s’est chargé de la mise en page du recueil. L’ouvrage est disponible à la Galerne, à la libraire Chat Pitre à Fécamp et à la supérette Proxi au Tilleul où Sophie Hay aurait aimé accueillir Daniel pour une séance de dédicaces. Mais le confinement, les mesures sanitaires ne le permettent pas. Pour autant, Sophie propose de noter vos coordonnées afin que Daniel puisse néanmoins vous dédicacer son ouvrage. Une belle idée de cadeau pour les fêtes. Un moment de douceur bienvenu. Une flânerie qui suspend le temps, éloigne la morosité.
Le Côte d’Albâtre