ETRETAT. L’association de Vassoigne a emmené les écoliers à Arromanches.
Vendredi dernier, l’association de Vassoigne a emmené les enfants d’Etretat sur les chemins du passé à Arromanches. Là, les jeunes élèves de CE2, CM1 et CM2 de l’école « Rose Duchemin » d’Etretat ont pu découvrir l’histoire de ces milliers de jeunes gens, âgés de 17 à 30 ans, dont le destin s’est arrêté le 6 juin 1944 sur les plages de Normandie : plus de 12 500 côté alliés et autant côté allemand en une seule journée ! Tragédie pourtant porteuse d’espoir, baptisée à juste titre « Le jour le plus long ».
Le président de la Vassoigne, André Baillard, a notamment expliqué aux enfants que « bien souvent les responsables ne sont pas seulement ceux qui font le mail mais aussi ceux qui regardent et laissent faire. Ceux-là portent une grosse part de responsabilité en tant que complice des évènements auxquels ils n’ont pas eu le courage de s’opposer ». Ainsi en va-t-il de ceux qui, de 1929, début de la crise mondiale, à l’entrée en guerre en septembre 1939, ont laissé faire Hitler et ses alliés. Au musée d’Arromanches, les enfants ont pu mesurer le coût terrible de la guerre, en moyens matériels bien sû, mais plus encore en vies humaines sacrifiées : combats d’une extrême violence menés contre l’occupant allemand par les Rangers américains à la Pointe du Hoc, par les G.I et les marines à Utah et à Omaha Beach, par les marines britanniques, les Canadiens et le commando français à Gold, Juno Beach et Sword (casino d’Ouistreham et pont de Bénouville). Les jeunes ont été fortement impressionnés par les documents retraçant la construction en toute hâte des deux ports d’Arromanches.
Après un pique-nique avec les parents d’élèves accompagnateurs et leurs institutrices, Mmes Sausse et Cola, sur cette plage d’Arromanches où tant de jeunes laissèrent leur vie, André Baillard a entraîné « sa troupe » à Arromanches 360, cinéma circulaire en HD retraçant sur neuf écrans disposés en cercle tout le déroulé de la bataille de Normandie. Moment privilégié pour inscrire durablement dans la mémoire des enfants cet épisode tragique qui commença par un pilonnage global sur plus de quarante kilomètres de front, depuis la Pointe du Hoc jusqu’à la plage d’Ouistreham. Le groupe s’est ensuite rendu au cimetière militaire américain de Colleville-sur-Mer. Là, le président de la Vassoigne leur a rappelé avec ferveur que « ces jeunes avaient donné leur vie pour que nous soyons libres ». A leur mémoire, chaque enfant a déposé sur une tombe une devise de régiment français de leur choix, inscrite dans un petit cœur bleu, blanc ou rouge : « Je m’accroche », « L’autre terreur près la foudre », « Fiers et forts » « D’un seul cœur, d’une seule ardeur »… Une façon concrète pour les enfants d’attester que 75 ans après leur sacrifice, ces soldats morts au combat sont toujours présents dans leurs mémoires.
André Baillard a souhaité que les enfants aillent également se recueillir au cimetière allemand de la Cambe, sur les tombes de nos jeunes ennemis de l’époque : « Une maman qui perd un enfant, qu’elle soit française ou allemande, britannique, américaine ou canadienne, est d’abord une mère ». La douleur de celle qui perd son fils, quelle que soit sa nationalité, est la même ». Dans une démarche profondément humaniste, les enfants ont également déposé des devises militaires écrites sur des petits cœurs tricolores, poursuivant ainsi le geste dans la réconciliation entre la France et l’Allemagne initié en 1962 par le Général de Gaulle, président de la République Française et Conrad Adenauer chancelier allemand.
A 19h30, le car était de retour à Etretat comme convenu. Gageons que les enfants ont longuement raconté à leurs parents qui les attendaient, cette excursion enrichissante leur ayant permis de s’approprier une part du « Jour le plus long ». André Baillard en leur disant au revoir, leur a dit espérer les retrouver le dimanche 7 juillet à 15h au concert traditionnel organisé par la Vassoigne à l’hôtel Dormy House, sur l’amphithéâtre de la mer, face à la Manche, puis à la rentrée, le 2 septembre pour la cérémonie de commémoration de la libération d’Etretat.
Le Côte d’Albâtre