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Un lieu de rencontres culturelles

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ETRETAT. Les lecteurs se mobilisent pour préserver l’avenir de la libraire Entre Pages et Plage.


Compte rendu : Le public a répondu présent à l’invitation de Nathalie qui souhaitait évoquer l’avenir de la librairie « Entre Pages et Plage » et les mails reçus ont montré l’intérêt que beaucoup portent à cet « espace culturel étretatais ». Si donc la présence de ce lieu revêt une importance aux yeux de tous, il n’en est pas moins dans une situation critique comme l’expliquera Nathalie au cours de cet échange : Depuis novembre 2018, nombre de factures n’ont pu être payées (à hauteur de 7 500 euros) et la banque a stoppé toute opération dès la première semaine de cette nouvelle année. Cercle vicieux puisqu’il est alors impossible de commander et générer la trésorerie espérée, et de nombreux frais bancaires grèvent les résultats.

« Plusieurs facteurs ont mené à ces résultats financiers négatifs : des livraisons coûteuses imposées par Hachette (les «offices» auxquels notre librairie a mis fin depuis septembre, un comptable et des services de la CCI peu présents pour aider et guider Nathalie, le non versement par l’Education nationale des douze mille euros prévus dans le cadre de la démission suite à une erreur administrative (changement de statut au début de l’activité de la librairie d’une microentreprise vendant par correspondance à une EURL gérant la librairie). L’ éducation nationale semble peu encline à verser cette somme et il reste une chance infime pour que cela aboutisse positivement ». Lydia, experte en comptabilité, a dressé un bilan de ces premiers mois d’activité en expliquant que le cash flow est insuffisant et qu’il faudrait augmenter le chiffre d’affaires de 50% soit 2 500 euros supplémentaires chaque mois pour rendre viable l’entreprise et permettre à Nathalie de percevoir un salaire. Face à ce bilan critique mais non désespéré, il est donc impératif de changer le fonctionnement et de diversifier l’activité en sachant que 9/10 du CA proviennent de la vente de livres neufs.

Après cette présentation où l’on sentira une envie de trouver des solutions pour poursuivre le développement de ce lieu, des propositions et des questions s’ensuivent : Sont évoqués un changement de lieux mieux situé, l’installation d’une enseigne et l’amélioration de la signalétique, une communication accrue vers Etretat et ses alentours, un nombre de commandes des collectivités en augmentation, une ambiance chaleureuse (lumières, musique, annotation des livres) en plus du bon accueil, la présence d’un point de vente sur la plage durant la période estivale. Nathalie concède qu’il est nécessaire de mieux se faire connaître mais reste attachée à ce local spacieux qui permet notamment d’organiser des animations et d’accueillir des associations hebdomadairement. Des questions sont posées sur les thèmes privilégiés en librairie. Nathalie rappelle que l’on peut tout commander en temps normal et que le régionalisme occupe une part importante des ventes. Régionalisme qui pourrait être une opportunité de regain d’activité avec l’arrêt des ventes d’ouvrages à l’office du tourisme. Interrogation est faite sur le nombre de livres vendus et sur la quantité nécessaire de vente pour que l’activité soit viable. En 2018, 3500 livres neufs ont été vendus. Pour viabiliser la librairie, il faudrait vendre en moyenne 160 livres supplémentaires mensuellement (prix moyen 15 euros) et/ou trouver des activités rémunératrices complémentaires soit une augmentation du chiffre d’affaires de 2 400 euros par mois. Certains reconnaissent être sollicités par de nombreuses librairies ou autres points de vente et invite Nathalie à les « culpabiliser ». Il est dit également qu’un message encourageant doit être donné à l’établissement bancaire pour le rassurer via une activité prévisionnelle positive.

Diverses pistes sont alors visitées pour accroître l’activité et le chiffre d’affaires :

– Mise en place d’une forme d’engagement d’un club de lecteurs ou d’une communauté de lecteurs qui feraient l’acquisition de livres pour un montant donné (promesses d’achat). Cette démarche de fidélité/abonnement permettrait une avance de trésorerie et une certaine liberté dans les recettes. Divers exemples sont donnés et le système d’une AMAPE, où l’on s’engage à prendre son panier, pourrait être adapté au domaine culturel (panier d’achat).
– Augmentation du capital (1 000 euros actuellement).
– Organisation d’un financement participatif (crowdfunding).
– Création d’une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif).
– Mutualisation/Partenariat en s’adossant à une librairie d’envergure (La Galerne au Havre).
– Augmentation des retombées financières lors de l’organisation d’animations (consommations obligatoires, carte d’adhésion…) où l’on pourrait aussi payer en livres.
– Création d’une carte d’adhérent (association des Amis de la librairie ?).
– Organisation d’évènements « hors les murs » pour générer des bénéfices.
– Diversification en plus de l’activité actuelle axée sur la vente de livres neufs et d’occasion. (La librairie accepte les dons), la papeterie/carterie et la vente de meubles (Brook) sans oublier le salon Thé/bar.

Des membres du public proposent leur aide sous diverses formes et l’idée de rédiger un texte d’une vingtaine de lignes à l’intention des potentiels donateurs est suggérée. Un programme d’actions est alors établi avec à l’esprit l’urgence de trouver des fonds face à la criticité de la situation et le besoin de rassurer banque et fournisseurs (Nathalie doit rencontrer son banquier ce vendredi et adresser un courrier aux fournisseurs).

– Rédaction des objectifs pour la mise en place d’un financement participatif (ou d’une cagnotte) et de ses contreparties.
– Préparation du concept d’abonnement.
– Elaboration d’un sondage auprès des contacts pour évaluer les participations financières potentielles.
– Rencontre avec le directeur de la Galerne.
– Réflexion sur la diversification (nouveaux produits culturels, livres d’occasion, valorisation de créateurs locaux…).

Ultérieurement pourront être abordés l’augmentation du capital et la création d’une SCIC. Nathalie remercie les personnes présentes puis la séance est close et l’horizon est plus dégagé.

Le Côte d’Albâtre

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