SAINT-JOUIN-BRUNEVAL. La conférence sur l’érosion littorale à Bruneval a captivé l’auditoire.
Vendredi soir, dans le cadre de la fête de la science et en partenariat avec la municipalité, Yves Lepage, président de l’association Sciences et Géologie Normandes a animé une conférence particulièrement intéressante sur l’érosion littorale à Bruneval en s’appuyant sur l’effondrement du 4 août 2011 qui fut l’objet d’observations et de recherches. Avant d’exposer ces observations et les caractéristiques des falaises, Yves Lepage a rappelé que Gustave Lennier, géologue et conservateur du muséum du Havre, avait été probablement le premier à porter un regard scientifique sur la formation de la valleuse. Par la suite, Gérard Breton, ancien directeur du muséum, s’y intéressera un moment mais ce n’est qu’en 2011 qu’un regard nouveau sera porté sur la falaise de Bruneval, lorsque le tunnel du tramway du Havre est creusé. Les étapes successives de creusement ont en effet révélé que les couches de craie étaient identiques sur les deux sites. Après cet éboulement une analyse avait révélé de nombreuses fissures sur la paroi crayeuse, toutes orientées dans la même direction. Il avait été constaté par ailleurs que l’action directe de la mer avait fortement attaqué la base de la falaise, produisant un surplomb qui fragilisait l’ensemble. Au cours de la conférence, on apprenait que la construction du port pétrolier d’Antifer, dans les années 70, n’avait pas été sans incidence. La digue du terminal, longue de 3512m et édifiée à quelques centaines de mètres seulement au sud de la valleuse a entraîné la disparition du cordon de galets protecteur de la plage et l’estran y subit depuis une érosion accélérée. Il a été évoqué le recul de la falaise estimé à une trentaine de mètres et celui du trait de côte à une soixantaine.
La valleuse menacée
Aujourd’hui, la mer bat la falaise, attaque directement et activement la base de la paroi même lors de coefficients de marées modestes et les joints de décompression qui ont altéré depuis longtemps l’homogénéité relative de la craie facilitent indéniablement le processus érosif. Il faut tenir compte également de l’élevation du niveau des mers due au changement climatique. Une étude récente révèle que le niveau moyen global de la mer est monté et que la température océanique a augmenté. Les données de marée recueillies montrent que le niveau marin s’est élevé entre 0,10 et 0,20 durant le 20e siècle et une projection tenant compte d’une gamme de différents scénarios prévoit une élévation moyenne de ce niveau de l’ordre de 0,90m à 0,88m entre 1990 et 2100. En l’absence de protections efficaces, la valleuse de Bruneval sera donc de nouveau menacée par la mer à plus ou moins long terme.
Merci Bernadette !
Conférence intéressante, ainsi que la sortie sur le site des falaises de Bruneval.
Cordialement.