HEUQUEVILLE. Quatre conseillères démissionnent du conseil municipal.
C’était le 2e mandat pour Tiphaine Leborgne et le 1er pour Françoise Pollet, Patricia de Bruyne et Hélène Loisel mais toutes quatre, lorsqu’elles avaient rejoint la liste menée par Patrick Bucourt, l’avaient fait en raison d’une équipe apolitique. Leur seul objectif était de s’investir pour l’amélioration de la commune et le bien-être des habitants. Et c’est bien ainsi que l’équipe municipale a travaillé sur les dossiers, de façon totalement apolitique. Mais les élections présidentielles ont remis en cause cette belle unité.
Aujourd’hui, il leur est impossible de poursuivre leurs missions au vu de l’engagement du maire. En effet, Patrick Bucourt a soutenu la candidature de Nicolas Dupont-Aignan, mais lorsque ce dernier a fait alliance avec Marine Le Pen, Françoise Pollet a été la première à demander au maire s’il se retirait ou s’il suivait le candidat. Devant sa réponse affirmative, elle a adressé sa démission du conseil municipal le 2 mai. « Si son attachement à Nicolas Dupont-Aignan ne me dérangeait pas, il m’était impossible de continuer vu son engagement à soutenir les idées du Front National. Ce ralliement n’est pas banal, il est loin de mes valeurs. Il ne me permet pas de me retrouver dans une équipe où on était loin de la politique. Une décision difficile à prendre, pas simple vis à vis des habitants qui nous ont fait confiance, mais rester, c’est banaliser le FN » Il en a été de même pour ses homologues qui ont adressé leurs démissions respectivement le 3 mai pour Hélène Loisel et le 7 mai pour Patricia de Bruyne et Typhaine Leborgne. Si chacun, chacune pouvait avoir des opinions politiques, jamais elles n’ont interféré dans la gestion de la commune. Mais aujourd’hui, ce n’est plus possible. « Aucune de nous ne souhaite être associée de près ou de loin à ce parti d’extrême droite, contraire à nos valeurs républicaines. C’est à regret que nous avons pris cette décision, nous aurions souhaité qu’il en soit autrement. Nous avons aimé travailler pour la commune et ca fait mal de laisser des dossiers en cours ». Patrick Bucourt explique sa position, celle de la fidélité envers un homme qu’il connaît depuis sept ans. « Il était venu soutenir la mobilisation contre le projet de port méthanier. Au fil des années, je me suis aperçu qu’il avait une très bonne vision de la gestion d’un pays et des hommes. Il a pris une décision courageuse. Lors du conseil national de Debout la France, il est ressorti à l’unanimité qu’il fallait aller contre Macron. Soit c’était le vote blanc, mais pas reconnu, soit aller vers le FN. La décision était d’y aller mais avec un accord de six propositions, ce qui a été entériné. Je reste fidèle à Nicolas, ce n’est pas une adhésion au FN. Je suis plus attaché aux personnes qu’aux étiquettes politiques. Et il n’y a jamais eu de politique lors des conseils municipaux. Aujourd’hui, je suis plus affecté par le décès d’un conseiller municipal (survenu mardi). « On va continuer pour la commune, les dossiers vont continuer d’avancer ».
Le Côte d’Albâtre
