ETRETAT/SAINT-JOUIN-BRUNEVAL. Dans le cadre de l’ Opération Grand Site de France, une journée d’échanges a rassemblé élus et exploitants agricoles.
Depuis 2013, le département de Seine-Maritme accompagne treize communes du littoral (Bénouville, Bordeaux-Saint-Clair, Criquebeuf-en-Caux, Etretat, Fécamp, Les Loges, Le Tilleul, Saint-Jouin-Brunevak, Saint-Léonard, Vattetot-sur-Mer, Yport) dans leur démarche pour obtenir le label Grand Site de France.
Ce label décerné par l’Etat est la reconnaissance d’une gestion conforme à la préservation d’un site classé de grande notoriété, de mise en valeur, de développement économique local en promouvant un tourisme durable et de qualité dans le respect du cadre de vie des habitants. Mardi, une journée d’échanges organisée par le département représenté par Mme Florence Thibaudeau-Rainot, vice-présidente en charge de l’opération a rassemblé élus, exploitants agricoles, des élus de la chambre d’agriculture 76 parmi lesquels Sébastien Levasseur, vice-président et des représentants de l’association des paysans des Deux Caps, M. Delattre président, Mrs Boulet et Calais afin qu’ils témoignent de leur expérience. Ce territoire a en effet obtenu le label Grand Site de France depuis 2011. Cette journée a commencé par un accueil des participants sur le domaine de Bernard et Agnès Dherbecourt, au Valaine à Etretat au cours duquel une présentation du Grand Site des Deux Caps (Blanc Nez et Gris Nez) a été exposé par le directeur de la mission, Jean-Paul Mortreux, suivie d’une visite guidée de l’exploitation (20 ha polyculture, élevages de chèvre, fabrication fromages, chocolats, glaces, cidre) et des installations où Bernard Dherbecourt a mis l’accent sur l’agrotourisme, ses forces, ses faiblesses et ses contraintes (norme hygiène, sécurité, accessibilité, environnement…) expliqué le fonctionnement en « Saltus » des pâturages du Valaine. M. Dherbecourt a montré son attachement à la réussite du projet OGS dont la partie agricole est une des parties les plus petites en matière de population et la plus grande en matière de surfaces (d’hectares – outils de travail). La délégation s’est ensuite rendue sur l’exploitation du GAEC de Fréfossé, exploitation moderne de vaches laitières et allaitantes mais aussi d’une polyculture de 200 hectares, des frères Delahais qui travaillent en partenariat avec le Conservatoire du Littoral et luttent contre les ruissellements et les problèmes d’érosion. S’ils sont favorables au projet, ils craignent toutefois l’affluence des touristes, une circulation plus dense et surtout les stationnements sauvages. Cyriaque Lethuillier, maire de la Poterie-Cap-d’Antifer, représentant le collégial des treize communes, s’est voulu rassurant. « Il ne s’agit pas de mettre les communes concernées sous cloche mais de privilégier le développement durable ». L’après-midi, une réunion débat à Saint-Jouin-Bruneval a réuni une soixantaine d’agriculteurs des treize communes concernées et les élus au cours de laquelle, le président de l’association des paysans des Deux Caps, M. Delattre, a expliqué le travail fourni et l’importance de s’être groupés entre agriculteurs pour obtenir la reconnaissane et l’écoute dans tous les projets, quels gains ils retirent de cette démarche, les projets agricoles mis en place… Cette réunion aura été l’objet de débats très animés et très constructifs, entre les pro et les anti, anti souvent par le manque d’informations, un constat réel qui a été reproché aux « instructeurs » actuels du dossier. La question reste comment intégrer la démarche Grand Site de France dans l’agriculture afin de préserver les activités agricoles. Comme le souligne Francis Lethuillier, du GAEC de la valleuse du Curé à Bénouville « Je ne suis pas contre, mais il faut respecter notre métier, nous laisser nos accès, ne pas tracer de nouveaux chemins à travers nos parcelles. Nous, on respecte les habitants et les touristes, on traite quand il n’y a pas de vent et quand il n’y a personne, tôt le matin ».