BENOUVILLE – LE TILLEUL. L’agence de l’eau Seine-Normandie étudient les sources du littoral.
Un tapis vert recouvre la roche, l’eau ruisselle en petits filets sur la mousse. Un écrin de verdure, presque féérique, à deux de la mer. C’est la fontaine aux mousses, une source d’eau douce qui s’écoule de la falaise vers la mer à Bénouville. Amandine sort son éprouvette, mesure la température, la salinité, la conductivité et le pH de l’eau. Un prélèvement servira également à analyser la teneur en nitrates. Missionnée par l’Agence de l’eau Seine-Normandie, Amandine recense les résurgences des côtes normandes, ces eaux souterraines qui ressortent au pied des falaises. Objectif : les localiser et les caractériser en fonction de leur débit et de leur qualité pour évaluer l’impact sur le littoral. De forts débits pourraient par exemple faire diminuer le taux de sel sur l’estran et modifier les habitats naturels présents. Les nitrates peuvent de leur côté provoquer une eutrophisation du littoral. « Si il y a des impacts, des suivis pourront être mis en place sur les sources les plus représentatives » explique Amandine. Pour dénicher ces dernières, parfois mal connues ou qui ont bougé avec les années, mieux vaut suivre les connaisseurs. Guide nature, employé à l’association Défi-Caux, Cyriaque connaît le coin comme sa poche. Il mène la marche vers la fontaine aux mousses puis la source des Pisseuses (au Tilleul), accessible après une descente de 63 mètres au coeur de la falaise d’Etretat. Une quarantaine de résurgences ont déjà été recensées sur le littoral normand, la majorité en Haute-Normandie. Le BRGM (bureau des recherches géologiques et minières) en compte lui 99, mais les données qui ne sont pas toutes à jour, restent à vérifier. « Nous grouperons ensuite toutes les connaissances sur les résurgences car elles restent aujourd’hui dispersées » conclut Amandine. Un travail de longue haleine mais précieux pour la bonne santé de la Côte d’Albâtre.