ETRETAT. Précurseur de l’économie sociale et solidaire, Charles Gide a laissé une oeuvre considérable.
Samedi, la conférence au temple a été des plus enrichissantes. Auteur d’un ouvrage sur Charles Gide, Frédéric Rognon, professeur de philosophie des religions à la faculté de théologie protestante de l’université de Strasbourg, a évoqué celui qui fut l’un des précurseurs de l’économie sociale et solidaire. Sa rencontre avec Auguste Favre, fils d’un pasteur fourieriste, va beaucoup compter. Charles Gide s’interroge sur la définition et les objectifs de l’économie sociale. Il retiendra l’idée que les coopératives sont une solution aux problèmes sociaux. Il devient l’orateur de l’idéal du mouvement coopératif.. Jusqu’à la fin de sa vie, il va être au service de la coopérative tout en continuant à en enseigner. Il introduira l’enseignement de la solidarité et de la coopérative. Il faut associer Charles Gide à deux mouvements : le mouvement solidarisme (philosophie due au député Léon Bourgeois qui au nom de cette solidarité militera pour le principe de l’impôt sur les revenus au 18e siècle) et le christianisme social. Charles Gide a énormément écrit, il laisse un héritage important, ses réflexions sont d’une grande actualité. Frédéric Rognon terminera en évoquant la thèse de Max Weber, une économie au service de l’homme qui reste aujourd’hui un exemple auquel on participe tous, par l’intermédiaire des mutuelles, lorsqu’on est adhérent d’une coopérative, d’une banque éthique, lorsqu’on fait le choix d’acheter auprès d’une AMAP… Produire autrement, consommer autrement et financer autrement seront les conclusions de cette passionnante présentation.
Le Côte d’Albâtre
