LE TILLEUL. La pratique du pastoralisme se poursuit dans la valleuse d’Antifer.
La transhumance du cheptel de Défi Caux, une expédition qui se prépare. Dans la calèche, licols, piquets et filets mobiles sont alignés. Une dizaine de volontaires a répondu présent pour le travail d’une matinée , déplacer les troupeaux de chèvres et d’ânes. Toute l’année, ces herbivores rustiques pâturent dans la valleuse d’Antifer et contribuent à entretenir écologiquement cet Espace Naturel Sensible. Si les ânes broutent différentes plantes et graminées, les chèvres mangent les pousses de ronce, évitant à ses dernières de se développer trop rapidement et permettant de garder des praires ouvertes. Le cheptel est ainsi déplacé régulièrement de parcelle en parcelle. Les dix ânes normands sont les premiers à gagner leurs nouveaux quartiers. Le temps d’enfiler les licols, chaque participant récupère son compagnon de route. En tête du cortège, Erwan, tout sourire, mène Tibère par la longe. Après une petite marche, le troupeau est lâché à l’intérieur d’un pré délimité par des filets électriques. Puis c’est au tour des chèvres des fossés, une race normande. Avec 70 bêtes à déplacer, mélangeant boucs, femelles et leurs petits, une stratégie s’impose. Un bénévole ici pour barrer les escaliers, un autre là pour stopper les éventuels promeneurs. Le reste du groupe forme un couloir pour inciter le troupeau à emprunter le chemin souhaité. Trottinant, les chèvres suivent l’itinéraire avant de s’engouffrer dans une brèche imprévue et de gagner l’herbe verte la plus proche. Pas vraiment la destination prévue, mais ces dames se dispersent déjà dans la parcelle. Les joies de travailler avec du vivant retiendront les participants amusés. Pas d’inquiétude, le troupeau retrouvera son pré et ses compagnons à grandes oreilles dans l’après-midi.
Le Côte d’Albâtre
