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Une réflexion enrichissante

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ETRETAT. Est il concevable de devenir soi-même dans une société « formatée » ?

Le Côte d'Albâtre

Une conférence enrichissante

Vendredi, l’association du temple proposait de réfléchir sur un des grands questionnements de notre société « devenir soi-même, comment mener sa vie ? » Vaste question existentielle que beaucoup se pose dans une société où il nous est trop souvent demander de rentrer dans un modèle, quitte à s’enfermer dans un faux moi et qui finit par générer un mal-être, une mésestime de soi,une grande solitude. Le pasteur Frédéric Rognon, de la faculté de théologie de Strasbourg, avait choisi d’évoquer le philosophe Soren Kierkegaard. A l’heure où l’on célèbre le bi-centenaire de sa naissance, son témoignage reste d’actualités, qui lui écrivait : « notre époque est désespérée. Face à ce désespoir, à ce mal-être généralisé, il y a deux façons de se composer, se fuir soi-même, désespoir faiblesse, se chercher seul, désespoir défi qui laisse un vide, mais la réponse n’est elle dans les autres ? L’existentialisme considère que chaque personne est un être unique, maître de son destin, mais la vérité n’est pas au fond de soi, on ne peut qu’être soi qu’avec l’amour des autres. Pour le père Durand, cela passe d’abord par l’éducation, les rites de passage.«il ne faut pas avoir peur des épreuves de la vie qui sont peut être un don de la vie, il faut d’abord se poser la question quel est le sens de ma vie ». Il préconise d’être heureux avant tout de vivre. Kierkegaard avait écrit à l’âge de 22 ans « Il s’agit de comprendre ma destinée, de voir ce que Dieu veut proprement que je fasse. Il s’agit de trouver une vérité qui soit une vérité pour moi, de trouver l’idée pour laquelle je veux vivre et mourir ». Au cours de cette conférence, Réjane Lemonnier, vice-présidente de l’Arche nous a livré un très beau témoignage. Une analyse profonde de son cheminement personnel, un regard lucide sur les évènements qui ont marqué sa jeunesse. Enfant, elle a « souffert » de la cécité de son père, un handicap dont elle prendra vraiment conscience à l’école par les réflexions de ses petites camarades, un handicap qu’elle finira par cacher et qui l’éloignera parfois de son père mais qui au final l’a aidé à se construire, à orienter sa vie professionnelle au service des enfants handicapés, à s’investir auprès des autres. Aujourd’hui, elle se rend compte que tout ce qu’elle a réalisé, tant dans sa vie professionnelle que personnelle, c’était pour dire à son père qu’elle l’aimait. « Ce n’était pas lui qui était aveugle, c’était moi ». Oui, nous avons besoin des autres pour nous réaliser. Une conférence enrichissante qui a soulevé des débats profonds.

Le Côte d’Albâtre

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