SAINT-JOUIN-BRUNEVAL. La morphologie et la stratigraphie des falaises de Saint-Jouin et Bruneval font l’objet d’études.
Lors d’une conférence donnée à Rouen en avril par Sciences et Géologie Normandes, un petit éboulement de falaise survenu à Bruneval en août 2011 et les particularités géomorphologies (valleuse et joints de décompression) du lieu avaient été abordés. A la demande de la Société des Amis des Sciences Naturelles et du Muséum de Rouen (SASNMR), l’organisation d’une excursion complémentaire à cette intervention, était souhaitée pour mieux comprendre sur place le rôle des différentes roches composant la falaise et son évolution si différente de part et d’autre de la grande digue d’Antifer. Cette excursion sous la conduite de Yves Lepage a rassemblé dix sept participants. La mâtinée fut consacrée au secteur de la plage de Saint-Jouin où affleurent en pied de falaise les sables aptiens, le Grès ferrugineux, la Gaize (argile), le Gault albiens et la craie cénomanienne. Toutes ces roches ne se situent pas à la même hauteur en fonction du lieu où l’on se trouve en raison du pendage (inclinaison) général des couches vers le nord-est. Ainsi en se dirigeant vers le sud, on trouve à la base de la falaise des roches en place de plus en plus anciennes et en allant vers le nord des étages plus récents. Sur le parcours, les participants se sont arrêtés devant la valleuse Boucherot. Cette valleuse perchée témoigne du recul de la falaise depuis les dix mille dernières années. Après un pique-nique sur les installations de la plage, le groupe s’est dirigé vers la valleuse de Bruneval qui débouche sur la plage au nord de la grande digue. Ici ni sable ni argile, ce sont les craies cénomanienne et turonienne qui occupent le platier et toute la verticabilité de la falaise. Cette disposition différente des roches au sud et au nord de Saint-Jouin explique que le sable et l’argile favorisent la formation d’un talus d’éboulis, appelé aussi préfalaise ou basse falaise, entre le Cap de la Hève et Saint-Jouin alors qu’au nord jusqu’à Ault c’est la falaise abrupte qui domine.Le groupe s’est attardé sur la paroi qui présente de magnifiques joints de décompression comblés par des sédiments orangés et s’est livré à la recherche de fossiles.Des petits mollusques phosphatés (ammonites, bivalves, gastéropodes…) et un gros nautile ont été prélévés dans des blocs de craie. Une journée enrichissante pour les uns et les autres et qui s’est déroulée sous un beau soleil.