SAINT-JOUIN-BRUNEVAL. Les autorités civiles et militaires, françaises et britanniques ont commémoré le 80e anniversaire de l’Opération Biting.

Après avoir commémoré l’Opération Biting le 27 février, c’est une cérémonie historique qui s’est déroulée dimanche devant le Mémorial de Bruneval. Placée sous le haut patronage du Président de la République Macron et sous la présidence d’honneur d’Edouard Philippe, maire du Havre et président de la communauté urbaine, la commémoration officielle du 80e anniversaire de l’Opération Biting était la première des grandes commémorations de la libération de l’Europe, préfigurant les commémorations du 80e anniversaire du Débarquement en 2024.

En présence de cinquante-cinq militaires de la compagnie C Bruneval du 2e bataillon du régiment parachutiste britannique, les autorités civiles et militaires, porte-drapeaux, représentants des associations patriotiques, les autorités civiles et militaires, britanniques et françaises, parmi lesquelles Menna Rawlings ambassadrice du Royaume Uni, ont rendu un vibrant hommage aux cent-vingt parachutistes qui participèrent à ce raid. La cérémonie a débuté par le ravivage de la Flamme du Souvenir par des élèves de CM2. (les élèves de Saint-Jouin et Heuqueville, se sont rendus le 23 juin à l’Arc de Triomphe pour y prendre la Flamme du Souvenir après s’être arrêtés au Mont-Valérien où sont tombés des soldats qui ont participé au Raid).

Une mémoire à entretenir

« Nous sommes ici pour renouer le fil ténu de la mémoire. Cette mémoire que nous entretenons depuis 1947, qui doit résister au temps qui passe et qui, parfois, est rattrapée par l’actualité. Nous sommes ici pour rendre hommage aux hommes qui y participèrent. Ces hommes, nous les connaissons, puisque leurs 120 noms sont gravés sur le moment . L’opération Biting appartient désormais à l’histoire » a rappelé le maire François Auber. L’élu a évoqué les hommes de Biting qui se sont éteints les uns après les autres comme autant de mémoire qui se fondent désormais dans la grande histoire de cette terrible Seconde Guerre Mondiale, le dernier vétéran, Kenneth Holden qui nous a quittés en 2019… Il a rappelé que le Mémorial avait été inauguré en 2012. « Ce mémorial est un lieu de mémoire, lieu où s’accomplit collectivement ce qu’il est convenu d’appeler un devoir de mémoire. Mémoire du raid de 1942, mémoire du discours du Général de Gaulle en 1947, mémoire de la Résistance et de la déportation mais aussi de l’amitié franco-britannique. La transmission aux nouvelles générations est essentielle pour comprendre l’histoire ».L’élu a souligné que cette flamme de la mémoire ravivée par les enfants ce matin, était bien celle de la liberté, de l’union et de l’espérance de paix. Edouard Philippe a rappelé que c’était la première action sur le sol français, la première opération combinée air, mer, terre, menée avec le soutien de la Résistance française. Une opération qui avait mobilisé plus de 3 000 hommes, anglais, canadiens, australiens… la fraternité des armes. La cérémonie s’est poursuivie par le dépôt des gerbes des différentes associations, des autorités civiles et militaire, de Caroline Frost, fille du major John Frost, puis par un symbole très fort avec le lâcher de 120 colombes, symboles de la paix, et qui retrouvaient leur liberté. Puis les officiels ont salué les porte-drapeaux. Une cérémonie suivie avec ferveur par de nombreuses personnes parmi lesquelles des familles de vétérans venus rendre hommage à leurs aînés tel que Thomas Langhland, fils de Leonard Langhland, et Anthony Embury et son épouse, fils de Franck Embury, parachutiste, qui n’avait pu rejoindre son unité à temps et reprendre le bateau pour rentrer en Angleterre. Avec son camarade E.Cornell, après l’opération militaire, il avait échoué dans la grange de Charles Canu où ils avaient été reçus et nourris. Un puissant hommage afin que nul n’oublie. La paix est fragile.

Le Côte d’Albâtre