Nice
Y aura-t-il toujours des loups
Pour cueillir nos âmes légères ?
Et combien faudra-t-il de guerres
Pour vivre enfin libre chez nous ?
J’ai laissé là mes fleurs sauvages
Qu’arrosent des ruisseaux de sang…
Et vous, cadavres de passants,
Pressentez-vous d’autres carnages ?
J’ai laissé là mes fleurs des champs
Sur une table à nappe noire,
Mais le vin qu’on y sert à boire
A le goût des larmes d’enfants.
Ô ton parfum, mon pauvre amour,
Dans le marché aux fleurs de Nice !
Ta vie comme un feu d’artifice
A glissé dans le petit jour.
© Daniel Cuvilliez