ETRETAT. La conférence sur Martin Luther King présentée par le pasteur Frédéric Rognon a été des plus enrichissantes.
Samedi, pour la dernière conférence, l’association du temple avait choisi pour thème « Martin Luther King, une vie pour la non violence » Le pasteur Frédéric Rognon, professeur de philosophie de la religion à la faculté de théologie protestante de Strasbourg s’est attaché à mettre en valeur deux volets souvent négligés de la vie de Martin Luther King, la spiritualité et la radicalité de ses engagements. Il évoquera tout d’abord son enfance, né à Atlanta dans une famille de pasteurs, il grandit sans vraiment manquer de rien, mais il fera connaissance avec la ségrégation et sera révolté par ce qu’il subit, ce que la communauté subit. Il part étudier la théologie, brillant étudiant, il obtient une licence de théologie. Il devient pasteur en 1954 dans une église de Montgomery dans l’Alabama. Le premier incident en 1955 lorsque Rosa Parks refuse de céder sa place à un blanc dans un bus. Elle est arrêtée. Une organisation nationale SCLC (conférence des leaders chrétiens du sud) est créée et Martin Luther King est élu à sa tête. A partir de 59/60, lui et ses amis entrent dans la désobéissance civile mais selon ses principes de non-violence. Il revendique l’influence de Gandhi. Ses actions se multiplient, mouvement étudiant en 60, campagne de Birmingham en 63. Il obtient l’abolition de la ségrégation dans l’ensemble des états , et en 65, victoire complète, l’égalité civique est enfin acquise. En 1964, il reçoit le prix Nobel de la paix. Il va s’engager contre la guerre du Vietnam, les droits économiques. En 1965, il quitte le sud pour habiter avec les pauvres dans un ghetto. Il se bat contre la misère. Son dernier combat s’arrête en avril 68, alors qu’il prépare une nouvelle marche contre la pauvreté, il est assassiné sur le balcon de sa chambre d’hôtel. Il était considéré comme l’homme à abattre par le FBI. Avant d’engager les débats avec l’auditoire, Frédéric Rognon évoque une « victoire posthume » une histoire peu connue. Dix ans après, George Wallace gouverneur de l’Alabama élu sur un programme de ségrégation, le plus grand ennemi de Martin Luther King, se convertit et va faire acte de repentir, mais pas seulement, il va réparer, il va faire nommer de nombreux noirs à des postes à haute responsabilité dans l’administration.